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Type de textesource
Titre῾Υπὲρ τῶν εἰκονῶν
AuteursLucien de Samosate (Λουκιανὸς ὁ Σαμοσατεύς)
Date de rédaction150:175
Date de publication originale
Titre traduitPour les portraits
Auteurs de la traduction
Date de traduction
Date d'édition moderne ou de réédition1866
Editeur moderneTalbot, Eugène
Date de reprint

Ne rougis point, du reste, de remettre sur le métier une oeuvre déjà livrée au public. Phidias en fit autant, dit-on, lorsqu\'il eut achevé son Jupiter, qu\'on voit à Élée. Debout derrière les portes, après avoir fait enlever les voiles qui couvraient sa statue, il écouta les critiques et les éloges. L\'un trouvait le nez trop gros, l\'autre le visage trop long, un troisième blâmait autre chose. Quand les spectateurs se furent retirés, Phidias se renferma de nouveau , corrigeant et rectifiant sa statue d\'après l\'avis de la majorité ; car il ne croyait pas qu\'il y eût un meilleur jugement que celui d\'une si grande foule, attendu que plusieurs personnes doivent mieux voir qu\'un seul, fût-ce un Phidias.

(18-23)

ΠΟΛΥΣΤΡΑΤΟΣ.

ἐδόκει τε ἀσέβημα ἑαυτῆς καὶ πλημμέλημα τοῦτο δόξειν, εἰ ὑπομένοι τῇ ἐν Κνίδῳ καὶ τῇ ἐν κήποις ὁμοία λέγεσθαι: καί σε ὑπεμίμνησκε τῶν τελευταίων ἐν τῷ βιβλίῳ περὶ αὐτῆς εἰρημένων, ὅτι μετρίαν καὶ ἄτυφον ἔφης αὐτὴν οὐκ ἀνατεινομένην ὑπὲρ τὸ ἀνθρώπινον μέτρον, ἀλλὰ πρόσγειον τὴν πτῆσιν ποιουμένην, ὁ δὲ ταῦτα εἰπὼν ὑπὲρ αὐτὸν τὸν οὐρανὸν ἀναβιβάζεις τὴν γυναῖκα, ὡς καὶ θεαῖς ἀπεικάζειν. […]

ΛΥΚΙΝΟΣ.

ἀλλὰ ταῦτα μὲν ἴσως ἐξαγώνια καὶ πόρρω τοῦ πράγματος. ὑπὲρ δὲ οὗ χρὴ ἀπολογήσασθαι, τοῦτό ἐστιν, ὅτι τῇ ἐν Κνίδῳ καὶ τῇ ἐν κήποις καὶ Ἥρᾳ καὶ Ἀθηνᾷ τὴν μορφὴν ἀναπλάττων εἴκασα. ταῦτά σοι ἔκμετρα ἔδοξεν καὶ ὑπὲρ τὸν πόδα. […] φέρ᾽ οὖν, εἰ δοκεῖ, πρόσαγε τοῖς ὑπ᾽ ἐμοῦ εἰρημένοις τοὺς κανόνας ἀμφοτέρους, ὡς μάθῃς εἴτε τούτῳ εἴτ᾽ ἐκείνῳ ἐοίκασιν. ἐγὼ γὰρ εἰ μέν τινα ἄμορφον οὖσαν ἔφην τῷ ἐν Κνίδῳ ἀγάλματι ὁμοίαν, γόης ἂν καὶ τοῦ Κυναίθου κολακικώτερος ὄντως νομιζοίμην εἰ δὲ τοιαύτην ὑπάρχουσαν οἵαν πάντες ἴσασιν, οὐ πάνυ ἐκ πολλοῦ διαστήματος ἦν τὸ τόλμημα. τάχ᾽ ἂν οὖν:\'- φαίης, μᾶλλον δὲ ἤδη εἴρηκας, ‘ ἐπαινεῖν μέν σοι εἰς τὸ κάλλος ἐφείσθω: ἀνεπίφθονον μέντοι ποιήσασθαι τὸν ἔπαινον ἐχρῆν, ἀλλὰ μὴ θεαῖς ἀπεικάζειν ἄνθρωπον οὖσαν.’ ἐγὼ δὲ — ἤδη γάρ με προάξεται τἀληθὲς εἰπεῖν — οὐ θεαῖς σε, ὦ βελτίστη, εἴκασα, τεχνιτῶν δὲ ἀγαθῶν δημιουργήμασιν λίθου καὶ χαλκοῦ ἢ ἐλέφαντος πεποιημένοις: τὰ δὲ ὑπ᾽ ἀνθρώπων γεγενημένα οὐκ ἀσεβές, οἶμαι, ἀνθρώποις εἰκάζειν. ἐκτὸς εἰ μὴ σὺ τοῦτο εἶναι τὴν Ἀθηνᾶν ὑπείληφας τὸ ὑπὸ Φειδίου πεπλασμένον ἢ τοῦτο τὴν οὐρανίαν Ἀφροδίτην ὃ ἐποίησεν Πραξιτέλης ἐν Κνίδῳ οὐ πάνυ πολλῶν ἐτῶν. ἀλλ᾽ ὅρα μὴ ἄσεμνον ᾖ τὰ τοιαῦτα περὶ τῶν θεῶν δοξάζειν, ὧν τάς γε ἀληθεῖς εἰκόνας ἀνεφίκτους εἶναι ἀνθρωπίνῃ μιμήσει ἔγωγε ὑπολαμβάνω.

Dans :Praxitèle, Vénus de Cnide(Lien)

, p. 3-4

18. Lycinus — Le point sur lequel je dois me justifier, est d’avoir comparé votre beauté à celle de la Vénus de Cnide et de la Vénus des jardins, à celle de Junon et de Minerve. Cet éloge vous semble excessif ; c’est une chaussure trop grande pour le pied. […] 22. Maintenant, rapprochez, si vous le voulez bien mon ouvrage de chacune de ces deux règles [[5 : la flatterie ou l’éloge sincère]], et vous verrez s’il s’applique à celle-ci ou à celle-là. Si j’avais comparé une femme laide à la Vénus de Cnide, je passerais à bon droit pour un flagorneur plus impudent que Cynéthus ; mais lorsque c’est une femme comme vous, et que tout le monde connaît, la distance n’est pas assez grande pour qu’on blâme ma témérité. 23. Peut-être me direz-vous, ou plutôt vous me l’avez déjà dit : « Je vous permets de louer ma beauté ; mais il fallait faire un éloge à l’abri de tout reproche, et non pas assimiler une mortelle à des déesses. » Je réponds à cela, puisque la vérité m’y force, que je ne vous ai point comparée à des déesses, ô femme accomplie, mais à des chefs-d’œuvre de nos meilleurs artistes, à des ouvrages de pierre, d’airain ou d’ivoire. Il n’y a pas d’impiété, je pense, à comparer l’homme aux œuvres sorties de sa main ; à moins que vous ne confondiez Minerve avec la statue faite par Phidias, et la Vénus Uranie avec le marbre que Praxitèle a sculpté quelques années après. Prenez garde qu’une telle opinion ne blesse les dieux, dont il me semble que la véritable image ne saurait être représentée par la main des mortels.